Bouturer pour multiplier les végétaux

Pourquoi multiplier les végétaux ?

Pour développer une forêt comestible & médicinale, pour l’entretenir ou simplement par amour des plantes, apprendre à multiplier ses végétaux est essentiel.
En effet, planter de nombreux végétaux, des plantes médicinales ou des arbres, peut rapidement devenir coûteux et demande un certain investissement…

Cependant, nous pouvons aujourd’hui multiplier les plantes et les arbres par nos propres moyens de façon très simple. Les différentes méthodes de multiplications possèdent chacune leurs avantages et inconvénients : découvrez ici le bouturage ou comment faire une bouture étape par étape simplement.

Qu’est ce qu’une bouture ?

La bouture est une branche coupée que nous plantons dans la terre pour reproduire le végétal prélevé. C’est donc une multiplication simple qui permet de produire des végétaux sans graines, ni rejets ou marcottages déjà racinés. Nous partons d’une simple tige que nous coupons au bon endroit et au bon moment !

  • La bouture est un CLONE du végétal prélevé : à l’inverse de la multiplication par semis qui fait naître une nouvelle génération issue de graines.
    • Elle reproduit et fait perdurer la production d’un végétal de manière identique.

Boutures : Principes de base

  • Bouturer le matin avant 10h30 (idéalement).
  • Préparer un substrat léger et aéré.
  • Couper (section 10-15cm) juste sous un nœud.
  • Tailler les feuilles basses de la bouture.
  • Conserver les feuilles de l’extrémité.
  • Trouer le substrat, planter la bouture, arroser et garder à l’ombre et à l’abris du vent !
multiplication bouturage boutures forêt comestible et médicinale

Bouturage : Matériel

Pour préparer le substrat :

  • Terreau universel ou à semis
  • Sable de rivière (dans l’idéal)

Pour préparer votre bouture :

  • Végétal mature, en bonne santé (pas de maladie ou de parasites) et vigoureux.
  • Paire de ciseaux et /ou Sécateur en fonction du végétal
  • Alcool ou tout autre désinfectant (vinaigre blanc par exemple) : pour désinfecter votre ciseau et sécateur avant de commencer.
  • Godet ou petit pot

Pour conserver votre bouture :

  • Un bon emplacement : à l’ombre et à l’abris du vent
  • Paillage de Chanvre (pas nécessaire)

Boutures : les différents types

Bouture herbacée ou bouture en vert

Boutures réalisées à partir de jeunes tiges encore vertes et souples en pleine croissance.

  • Quand : 
    • Printemps (mai et juin) au début de l’été.
    • Le matin, en lune montante dans l’idéal.
  • Quoi : 
    • Plantes vivaces.
    • Arbustes et certains arbres.
    • Certaines plantes herbacées (graminées, bulbes…) ne s’y prêtent pas.
multiplication syntropie plantes médicinales

Bouture semi-aoûtée ou semi-ligneuse

Boutures réalisées à partir de tiges moitié ligneuse (recouverte de bois) – moitié herbacée.
La tige est donc durcie, lignifiée à sa base et verte / tendre en haut.

  • Quand :
    • Durant l’été (juillet / août ) jusque mi-septembre 
    • En général mi-aout quand le végétal a commencé à se couvrir de lignine jusqu’à moitié.
    • Le matin, en lune montante dans l’idéal.
  • Quoi :
    • Arbustes , arbres et grimpantes
    •  Certaines vivaces
multiplication par bouture forêt comestible

Bouture aoûtée ou ligneuse ou « à bois sec »

Boutures réalisées à partir de tiges entièrement recouvertes de bois (=ligneuse).

  • Quand :
    • Durant la fin de l’automne et durant l’hiver.
    • Après que les feuilles soient tombées du végétal.
    • Le matin, en lune montante dans l’idéal.
  • Quoi :
    • Arbres et arbustes caduques et persistants.
    • Arbustes à petits fruits (cassissiers, groseillers…) 
bouture ligneuse multiplication forêt comestible syntropie

Bouture à talon ou à crossette

Boutures réalisées avec une jeune tige prélevée sur un rameaux secondaire, tout en conservant l’empâtement du rameau principal dont elle est issue.

  • Quand :
    • Ce mode de bouturage n’est pas dépendant de la période. C’est une variation des types de boutures précédentes qui peut en améliorer les chances de succès.
    • Possible au printemps, à l’été et à l’automne en fonction du type de bouture.
    • Certains suggèrent qu’elle est plus adaptée aux boutures d’été.
    • Le matin, en lune montante dans l’idéal.
  • Quoi : 
    • Petits arbustes aromatiques (ex : romarin) et arbustes fruitiers (ex : groseillers).
    • Arbres et arbustes persistants.
  • Variation : Certains végétaux peuvent être bouturés en place (directement en terre) ou en long pot (hauteur importante) sur des boutures de 25 à 50 cm. Dans ce cas, la bouture à talon semble bien plus intéressante (pour les conifères par exemple).
bouturage multiplication forêt comestible
bouturage à talon multiplication jardin comestible

Bouture à l’étouffée

Comme la bouture à talon, cette méthode de bouturage est une variante qui peut être appliquée aux précédentes. Elle consiste à ajouter un élément transparent permettant de créer une « mini-atmosphère » à la bouture.

  • Quand :
    • Possible du printemps à l’hiver en fonction du type de bouture.
    • Le matin, en lune montante dans l’idéal.
  • Quoi :
    • Dépend du type de bouture mise à l’étouffée.
  • Pour créer l’atmosphère :
    • Bouteille en plastique coupée en deux.
    • Sac en plastique qui recouvre le partie en terre et s’attache au végétal.
    • Sac en plastique qui englobe l’ensemble du pot et du végétal : penser à ajouter une anse pour que le sac ne colle pas à la partie végétale, ce qui l’a ferait pourrir.
bouturage étouffée multiplication forêt nourricière

Bouturage étape par étape

Voici les étapes à suivre pas-à-pas pour réaliser une bouture. Avant de commencer, une première étape n’est pas mentionnée dans cet article mais reste importante : désinfecter ses outils (sécateur et ciseaux) pour éviter tous risques de contaminations qui empêcheraient vos boutures de prendre.

1ère étape : Préparation du substrat

  • Préparer un mix de terreau et sable pour :
    • Avoir un substrat léger et aéré
    • Eviter le pourrissement des tiges de boutures
  • Proportions conseillées en fonction du végétal :
    • 2/3 terreau + 1/3 sable = mix classique conseillé
    • 1/2 terreau + 1/2 sable = sensibles à l’humidité
    • 1/3 terreau + 2/3 sable = habitués aux zones sèches

2ème étape : découpe & taille du végétal

  • Couper une tige de 10 à 15 cm en fonction du végétal
    • Sous un nœud (voir photo gauche)
    • En biseau pour augmenter la surface de contacte
  • Tailler les feuilles du bas
  • Conserver les quelques feuilles de l’extrémité

Attention : le végétal doit être sain et sans maladies

3ème étape : Mise en terre & Arrosage

  • Remplir votre godet ou petit pot de substrat
  • Prendre un petit bâton pour le percer (si végétal fragile)
  • Insérer sa bouture dans le trou et Attention :
    • 3 nœuds minimum doivent être immergés.
    • 2 noeuds minimum doivent être au dessus du terreau.
  • Arroser sans détremper => MAINTENIR HUMIDE.

Astuces & Continuité

  • Ajouter si vous le souhaitez du paillis de chanvre pour éviter que le terreau ne sèche trop rapidement.
    • Attention, cela peut aussi favoriser le pourrissement.
  • Rempoter quand les racines sont apparues jusqu’au fond du godet ou petit pot.
  • Ne pas planter avant le printemps suivant minimum.
  • Vous pouvez faire 2-3 boutures par godet et en faire de nombreux godets pour augmenter le taux de réussite.
  • Vous pouvez utiliser de l’hormone de bouturage dans lequel vous tremperez l’extrémité avant de l’immerger dans le substrat.
    • Vous pouvez faire votre propre hormone de bouturage maison et naturel grâce à « l’eau de Saule » !

Vous pouvez aussi commencer à faire de la « syntropie en godet » :

  • Laisser 2 à 3 boutures qui ont prises dans le même godet.
  • Laissez les pousser jusqu’à ce que leurs systèmes racinaires se gênent (un godet n’étant pas suffisamment grand pour 3 végétaux).
  • Sélectionner la plus belle bouture et tailler les autres sans les tuer (conserver une paire de feuille ou un nœud encore vivant).
  • Déposer les matières taillées sur le godet (surtout symbolique à ce stade) à la manière d’un « chop and drop ».
  • Mettre en terre et continuer d’utiliser les végétaux « accessoires » au service du végétal sélectionné.
  • Couper les deux plants accessoires et laisser celui sélectionné profiter du mulch et du système racinaire de ses congénères ! 

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