Syntropie & Agriculture Syntropique
Syntropie… Un mot qui émerge actuellement en force mais qui a du mal à se faire comprendre.
Puisque nous sommes fier d’être une des rares « entreprises » qui puisse mettre en avant notre modèle plus qu’éco-responsable mais « éco-positif« , profitons de notre petite introduction (vidéo à la fin de l’article) pour préciser notre vision et approche de la culture en syntropie.
Qu’est ce que la syntropie ?
La syntropie n’est pas un terme d’origine agricole, elle s’oppose à l’Entropie : Processus dynamique de dégradation d’un système, induisant sa simplification au profit d’une génération d’énergie… Une explication complexe mais pour faire simple voici son meilleur exemple : le Feu.
Nous pourrions alors considérer la syntropie de façon inverse : Processus dynamique mettant en synergie plusieurs éléments d’un système permettant son aggradation, induisant sa complexification au profit d’une accumulation d’énergie. Toujours aussi complexe mais pour faire simple : La Vie en Mouvement.
Euh tu nous parles toujours d’agriculture ou d’ostéopathie ..?
Syntropie : Comprendre les mécanismes évolutifs du vivant pour mieux l’accompagner
Personnellement, je préfère concevoir la syntropie légèrement différemment. La syntropie définie simplement la tendance de tous systèmes vivants et à toutes les échelles, de se complexifier, dans le temps et l’espace, pour évoluer. En effet, chaque espèce vivante doit s’adapter au changement de son environnement et des contraintes évolutives qui l’accompagnent.
Pour cela, une espèce développe de nouveaux caractères phylogénétiques et donc de nouvelles fonctions physiologiques en réponse aux stimulations extérieures (stress adaptatif) répétées pour s’y adapter. Si elle n’y parvient pas, ses fonctions ne seront plus adaptés à ses contraintes environnementales, le stress adaptatif devient traumatique, l’espèce va décroître, survivre puis s’éteindre.
Alors pour parvenir à développer de nouvelles fonctions, l’espèce doit faire évoluer son environnement intérieur à la même vitesse que ce qu’évolue son environnement extérieur. Cela tombe bien, tout être vivant est traversé par les ressources de son environnement pour s’en nourrir : ce que nous mangeons est à l’origine des ressources qui conditionnent notre réponse adaptative. Nous pourrions parler de l’Homme et de sa diversification alimentaire qui, à mon sens, est à l’origine de sa complexification unique. Non clairement là tu parles du LIEN, d’ostéopathie…
Agriculture Syntropique : parce que l’Art de Vivre aussi, ça se cultive !
Mais revenons à l’idée d’Agriculture Syntropique : Cette conception de la nature du vivant (déjà partiellement intégrée à la permaculture, la biodynamie et l’agroforesterie) a été mis au centre d’un nouveau modèle qui en tire de nouvelles bases pratiques spécifiques.
Ici, l’Homme ne joue plus un rôle d’exploitant mais de perturbateur conscient, lui permettant de faire intégralement partie de son environnement de culture.
Nous pouvons grâce à cela créer un système autosuffisant de ressources abondantes qui profite autant au monde végétal et à la biodiversité qu’à l’Homme.
Ceci permet la multiplication de cercles vertueux tous interconnectés et interdépendants au sein d’une unique synergie : Être actif à son échelle dans le développement d’un système passif d’abondance, au service de toutes espèces vivantes qui le composent. Et encore… imaginez l’impact à grande échelle ! 🙂
Aussi, puisque la structure et la composition d’un espace en syntropie dépend directement des acteurs qui l’ont créé, de ce qu’ils souhaitent y produire et de comment ils s’y intègrent positivement en tant que « perturbateur conscient », chaque culture syntropique est à l’image de son créateur : la syntropie devient rapidement un art de vivre, une source de développement personnel, de joie et d’équilibre.
Finalement et à mes yeux, la syntropie en tant que méthode de culture… c’est l’ostéopathie du L·I·E·N appliqué à la Terre.
Pour plus de Simplicité et de légèreté
Ok… Mais concrètement comment on pratique la syntropie ? Maintenant que vous avez traversé le plus compliqué, revenons à l’essentiel.
Cette méthode de culture est un retour à la source et aux origines de ce qu’est la vie en nature. C’est une méthode simple qui permet par des gestes primitifs et sans artifices, de profiter de ce que la nature fait parfaitement seule. Il suffit d’apprendre à l’écouter pour la comprendre et l’accompagner dans son évolution.
C’est simple, nous le faisons naturellement depuis la nuit des temps et si aujourd’hui ces mots semblent si compliqués, c’est que nous cherchons un mode d’emploi à tout ! Mettez de côté vos peurs et vos croyances de ne pas savoir faire, prenez confiance en le « savoir être » et réappropriez vous une partie des évidence du passé. La syntropie est une recherche avant d’être une application et elle évolue au rythme de ceux qui l’a pratiquent.
Ce qui est génial avec le monde végétal, c’est que quoi que vous fassiez, il ne se plain pas et tente à chaque instant de s’en sortir, de s’adapter et de vivre.
Donc pas d’inquiétude, tout ce que vous risquez c’est de remettre en question vos croyances et d’apprendre de vos erreurs… Au pire.
Certains de ses acteurs partagent malgré tout leurs modèles, recherches et expériences, ce que nous ferons par la suite avec l’ensemble de nos articles et vidéos.
Nous vous en livrons une très simple base ci-dessous et n’hésitez pas à regarder les vidéos de notre chaîne YouTube pour en savoir plus !
Pratique de base de la culture en syntropie
- Perturbation : En tant qu’acteur d’un système, nous le perturbons à travers nos habitudes, besoins et façons de nous y intégrer. La perturbation est la BASE de la syntropie, c’est le fait de produire une « perturbation » à travers certains de nos gestes, qui induiront une réaction des végétaux.
- Tailler pour stimuler la repousse du végétal
- Tailler pour faire entrer de la lumière sur d’autres végétaux
- Pailler pour augmenter l’activité de tous les organismes du sol
- Créer de l’ombre pour changer l’exposition et donc l’évolution des végétaux
- Apporter des éléments naturels de l’extérieure pour favoriser la diversification
- Gestion de la Biomasse : Au sein d’un modèle autosuffisant, pas besoin d’intrants extérieurs pour augmenter sa productivité. Les plantes produisent des matières végétales issues de leurs tailles (perturbation) et plus elles grandissent, plus elles en produisent ! Alors à force de pratique, vous créez plus de matières que ce que les plantes n’en consomment.
- Chop & Drop : Taillez (perturbation) une partie végétale et déposez-le à son pied
- Planter des végétaux dédiés à la production de biomasse végétale
- Créez des cercles vertueux : Animaux domestiques, toilettes sèches, phytoépuration… Une abondance de biomasse humaine et animale
- Gestion de l’eau : L’eau est au centre de la vie, tout comme la lumière du soleil. Comment s’en servir est une BASE qui conditionne les résultats de votre modèle :
- Créez un micro cycle de l’eau : retenue par les végétaux qui retombe sur le sol
- Utiliser l’eau de pluie : récupérez ou orientez l’eau de pluie en fonction du terrain
- Diminuer l’arrosage : Si vous habituez vos végétaux à être arrosés dès la naissance… Ils ne pourront plus se passer de vous. Laissez les s’adapter passivement c’est diminuer votre travail actif !
- Structuration : La façon de structurer les différents espaces de cultures, individuellement et les uns par rapport aux autres, va faciliter la mise en pratique de votre modèle. Certaines formes et modèles de plantations peuvent alors faciliter l’agencement et l’organisation de l’espace souterrain et aérien.
- « Tortue », « Spirales », Pyramides… Tout est possible. Petit conseil : Adaptez vous à votre terrain et prenez connaissance des structures de la forêt comestible 😉
- Succession : L’évolution des plantes dans l’espace, quels arbres prendront le dessus sur les autres, combien de temps certaines plantes vont subsister et donc quelles sont leurs places au sein du modèle global… La succession c’est considérer l’évolution de votre modèle dans le temps et l’espace.
- Planter densément et plus serré en tout sens pour :
- tailler plus souvent (donc plus de perturbation et plus de biomasse…),
- retenir l’eau plus facilement (faciliter les micro cycle de l’eau)
- diminuer le désherbage (la nature gagne toujours et ne supporte pas le vide)
- Bref… Plus de vie => Plus de vie => Plus de vie…. La vie quoi.
- Respect & écoute de son environnement : Aucun livre ne vous parlera des végétaux qui vous arrangent, sur la Terre qui est la vôtre, sur un rythme quotidien qui vous appartient etc.
- Dans ce modèle vous êtes acteur d’un équilibre qui vous dépasse. Prenez plus de temps pour observer et apprendre de lui que d’appliquer continuellement ce qui vous parait évident. Vous serez très vite surpris de certaines choses.
- Nous réalisons vite que l’idée de « bonne énergie » ou « l’état dans lequel nous pratiquons une chose a un impact direct sur son résultat », est central dans le développement de notre environnement.
- C’est aussi une notion quantique de base : l’auteur d’une expérience en influence le résultat.
Pourquoi la Syntropie ?
Vivre en accord avec notre Nature Humaine
La syntropie vous l’aurez compris c’est se mettre en face du vivant, de la nature incontrôlable des choses, du caractère immuable de tout être vivant…
C’est découvrir que la maitrise passe par l’arrêt du contrôle, c’est ce rappeler où est notre place.
La syntropie c’est tout ça et puisque la vie c’est le mouvement, et que se sentir à sa place est une condition sine qua none du bien-être, c’est probablement une façon de reconnecter avec ce que nous sommes et de cultiver une vie qui permet autant de joies que de légèretés.
Aussi, puisqu’à l’origine de votre modèle vous devez déterminer « pourquoi vous le faites », vous êtes souvent face à vous-même. Vos choix deviennent plus conscients, vous êtes plus présent et ça tombe bien : si vous voulez être équilibré dans l’espace, il faut l’être dans le temps 😉
Si le temps est l’espace sont liés, la culture de l’instant présent n’est alors pas dissociable de la culture de l’équilibre physique qui permet la santé !
Finalement, je pense que si la syntropie était la base de notre fonctionnement actuel, nous pourrions profiter d’avoir les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles en même temps, d‘être fier de ce que nous sommes, conscient de ce que nous produisons et heureux d’avoir la chance d’être présent pour le vivre.
Alors pourquoi la syntropie ? Parce ce nous ne pouvons pas décider de ce qui permet la santé et le bonheur qu’elle permet, mais j’ai l’impression que la syntropie permet de s’en approcher de façon assez naturelle, comme si nous redevenions un enfant, comme si… C‘était une évidence.